Jessie

La révolte oubliée - Mémoire de fin d'étude


Jessica Soueidi

La révolte oubliée

Mémoire réalisé sous la direction de Thomas Soriano, dans le cadre du DNSEP Art atelier Peinture(s), responsable Daniel Schlier, et présenté durant la session de juin 2015 à la Haute école des arts du Rhin, Strasbourg.

 

"Note au lecteur

  Il y a environ deux ans une amie m’a demandé pourquoi dessines-tu que des petites filles ?  C’est vrai je me sens plus à l’aise lorsque je représente des filles. Je me souviens que je ne savais pas quoi lui répondre. Je suis restée silencieuse un court instant et je lui ai dit franchement que c’est ma façon de me révolter. Dans les bouquins d’histoire, il n’y a pas assez de victoires féminines. J’étais sincère. La masculinité est souvent associée à la violence. Au fil du temps, mon travail plastique se métamorphosait en une mythologie qui m’était propre et je désirais plus que tout que la violence appartienne aux femmes, aux enfants, à ceux qu’on associe perpétuellement avec la douceur et la faiblesse. C’est pourquoi je dessinais inlassablement des scènes barbares peuplées de fillettes kamikazes.

Les années ont défilé et cette question n’a cessée de trotter dans ma tête. Pourquoi était-il si difficile d’y trouver une réponse ? J’ai donc eu l’idée de creuser le fond de ma pensée dans ce mémoire, d’y réfléchir sans l’obligation d’y apporter des affirmations concrètes, mais de simplement découvrir ce qui réside dans ce choix de ne pas représenter l’autre sexe. Non pas que j’éprouve de la haine envers les hommes, mais peut-être que je suis en colère contre la société d’avant et d’aujourd’hui. Celle qui est basée sur une injustice intolérable, celle qui est responsable d'un mal-être quotidien et qui mérite de changer pour le bien de tous.

Il me semble important de préciser que j’ai vécu entre deux cultures : la libanaise et la française. Ces deux dernières se contredisent en plusieurs points. J'ai donc vécu le choc des cultures au sein de ma propre famille. Qu’est ce que c’est que d’être une jeune fille aujourd’hui en France ? Et au Liban ? Et qu’est ce que c’est que d’être une jeune fille née en France de parents libanais ayant fuit la guerre ? Dans un pays comme le Liban où les mères à l’esprit macho prient pour enfanter des hommes, où les femmes doivent refléter la pureté absolue et faire la boniche, dans un pays encore très religieux et hypocrite, celui où l’homme est vénéré et la femme effacée, ce Liban dont la culture est à moderniser est bien différent de celui dans lequel je suis née.

C’est en me dédoublant à travers le personnage de Petite Elizabeth, portrait de la jeune fille Occidentale, que je vais tenter d’approcher ma réflexion sur le sujet. J’interviendrai sous forme de textes pragmatiques afin d’appuyer et de développer mes idées. Je m’interrogerai sur la question de l’identité sexuelle pour tenter d’apporter une réponse à la question : pourquoi la violence appartient-elle aux hommes ?"


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